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31.10.2019

Roxane St-Gelais, l’animatrice aux multiples talents

On vous connaît principalement pour votre rôle d’animatrice à l’émission Belle et Bum, à Télé-Québec, ainsi que pour vos émissions matinales à la télé et à la radio (Caféine, Le Show du matin, Y'é trop de bonne heure). Pouvez-vous nous parler de votre parcours? 

C'est difficile à résumer! Un parcours est rarement simple et linéaire... Je me lance: j'ai commencé à naviguer dans le monde des médias il y a 26 ans cette année. Enfant, je m’inventais des émissions de radio que j'enregistrais; j’interviewais mon père et ma mère! À la fin de mon secondaire, j’ai eu la chance de participer à une émission à Radio-Canada pour représenter mon école et j’avais beaucoup aimé. Alors quand s’est présentée une opportunité de travailler à la radio, j’y suis allée, d’abord par curiosité parce qu’il y avait un attrait certain, même si à l’époque, je voulais devenir comédienne.

À mes débuts en radio, je passais en parallèle mes auditions au Conservatoire et à l’École National. Je faisais aussi du théâtre et de la musique avec de petits boulots dans des magasins de disques pour «payer le loyer»! Une nuit, j’ai rêvé à la radio et ça m’a donné envie d’en refaire. J'ai ainsi proposé une émission matinale (eh oui, le cycle des émissions du matin commençait!) à CISM que j’ai animée pendant quelque temps avant de recevoir un appel pour aller animer à CJMM en Abitibi (pour le réseau Radio Énergie à l’époque). Comme j’étais en transition et que je venais de terminer une relation, j’ai décidé de faire le pas dans le vide et ça s'est enchaîné. Suite à cet emploi, j’ai voulu me rapprocher de «ma gang», ce qui m’a amené à faire quelques remplacements au 94,3 à Montréal, à travailler à CJDM à Drummondville, puis CIEL à Montréal (maintenant le 98,5) et CKOI.

C’est à ce moment que j’ai commencé l’animation télé. Ma première expérience était en tant que chroniqueuse dans l’émission Fun Noir à TQS, animée par Normand Brathwaite. J’ai ensuite été chroniqueuse à l’émission Tous les Matins avec Paul Houde et Dominique Bertrand présentée à Radio-Canada, puis quelques autres petits trucs, et enfin Belle et Bum puis Caféine/Le Show du Matin. Pendant la période Caféine/Show du Matin, je ne faisais plus de radio, mais j’ai repris le micro après le retrait de l’émission et c’est principalement ce que je fais depuis. Comme le jeu me manquait beaucoup, j’ai toujours continué à suivre des formations, et encore maintenant. J'ai joué un peu à la télé et au cinéma, mais rien de majeur. Et j'ai toujours continué la musique. Des compositions originales, et de la composition ainsi que de l’écriture pour ou avec d’autres artistes.



Vous comptez d’ailleurs à votre feuille de route 2 albums et un mini album en tant que chanteuse. Comment réussissez-vous à conjuguer l’animation, la voix hors champ et la chanson? 


Je n’arrive pas toujours très bien à conjuguer tout ça (rires)! Plus sérieusement, il s’agit pour moi d’un besoin. Je ne pourrais pas me passer de l’un ou de l’autre, pour le moment du moins. Ces temps-ci, la création me manque, j’ai envie de mettre davantage d’énergie dans l’écriture, la musique et la création sous toutes ses formes. C’est un peu fatigant, mais ça roule toujours dans ma tête; j’ai toujours une idée ou un projet. Mon grand malheur, c’est de ne pas avoir huit vies (rires)! C’est pour ça que ça me fait du bien de méditer! Mais tout ça doit se faire dans l’équilibre et la joie. Je me mets de moins en moins de pression. Il y a un petit bonhomme de 8 ans dans ma vie aussi qui a bien besoin de ma présence et c’est merveilleux comme ça. Ça pousse à rechercher l'équilibre, à délaisser le superflu, à choisir ce qui me fait vraiment vibrer et à faire des choix.



À travers tout ça, quand avez-vous commencé à vous intéresser à la voix hors champ?


En commençant la radio. J'aimais beaucoup faire des voix pour des publicités à la radio et davantage lorsqu’il s’agissait de jouer un personnage. Je crois que j’étais à CIEL lorsque j’ai commencé à faire de la surimpression. J'en ai fait beaucoup pour différentes séries. À cette époque, j’ai suivi une première formation de doublage. De pouvoir marier le travail de voix et le jeu me semblait le summum du plaisir! J'ai fait la narration d’une série pour le Canal Z à la même époque et puis un peu plus tard, j’ai commencé à travailler en voix hors champ pour Radio-Canada sur le Match des Étoiles puis sur les Gémeaux, les Jutras et l’Adisq.



Quel type d’échauffement une animatrice radio doit-elle faire avant de prendre place derrière le micro?


Plus la séance d’enregistrement ou l’émission est longue, plus élaborée doit être l’échauffement vocal. Par exemple, pour la voix hors champ de l’Adisq , j'arrive en coulisses vers midi même si le gala ne commence qu’à 20h00. Il faut y aller en douceur et bien s’échauffer, sinon la voix risque de ne pas suivre. Surtout s’il y a une fatigue sous-jacente. Situation très fréquente chez les gens qui pratiquent le même métier que moi, j’ai eu des nodules sur les cordes vocales. Ce qui m'a fait réaliser la fragilité de mon «instrument.»

Un échauffement typique commence d’abord par des respirations; ça prend une détente au préalable. Puis on échauffe les muscles de tout le corps et ceux du visage et ensuite viennent les vocalises, d’abord en douceur et de plus en plus appuyées. En radio, pour une émission avec de bonnes périodes de pause entre les interventions, je m’assure simplement d’avoir parlé un peu avant d’entrer en ondes!



De quelles réalisations professionnelles êtes-vous le plus fière?


Bonne question… Généralement, les projets auxquels j’ai participé, qui m'ont procuré beaucoup de plaisir et qui m’ont permis de toucher à plusieurs passions, me rendent non pas fière, mais reconnaissante. Je pense à Belle et Bum et à Caféine/Le Show du Matin, entre autres.



Quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune qui aspire à une carrière comme la vôtre?


J'ai toujours envie de répondre à la blague: «Ne faites pas ça!» Sérieusement, c’est un métier formidable, mais précaire, alors il faut être prêt à accueillir les périodes plus creuses et ne pas hésiter à entretenir plusieurs passions à la fois, sans pression bien sûr. Se diversifier peut aider grandement à jongler avec cette incertitude. Autre conseil: laissez tomber autant que possible l’ego et choisissez plutôt des projets qui vous correspondent vraiment et qui vous font vibrer. Finalement, que l’objectif ne soit pas «je veux accomplir ceci, me rendre là», mais plutôt «je veux être heureux dans ce que je fais»! Et surtout, de bien s’entourer!



Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour les prochaines années?

Beaucoup de création et être heureuse dans ce que je fais, entourée de belles personnes!